Clem Shovel Bicyclette
Cyclocross singlespeed , ultra cx, bikepacking, endurance, fun :)
lundi 7 décembre 2015
lundi 2 novembre 2015
Mon vélo pour la TCR 2015
Pour la transcontinental, je suis parti
avec un Bombtrack AUDAX :
The AUDAX 2016 (Studio) from Bombtrack Bicycle Co. on Vimeo.
Bike check :
Taille M
Cadre : Acier chromo 4103
Fourche : Carbone alu
Cintre : Compact Bombtrack 42cm
Potence : Bombtrack
Jeu de direction : FSA
Leviers : Shimano 105 5800
Freins : Longreach promax, patins
basique
Pedalier : Shimano 105 5800 50/34
175mm
Chaine : KMC 11
Cassette : 11-28 Shimano 105 5800
Derailleurs av/ar : Shimano 105
5800
Roues : Dtswiss R24
Selle : Fabric
Tige de selle : Bombtrack
Pneus : Continental gransport race
28c
J'ai pu effectuer quelques kilomètres avec ce vélo en configuration d'origine avant de partir.
Il était déjà très bien. Je vais revenir sur mes impressions,
voici d'abord les modifications apportées pour la transcontinental :
Les roues :
ztr alpha 340, moyeu dynamo supernova
avant et Shimano ultegra pour l’arrière, le tout avec des rayons
Dtswiss revolution et écrous alu de la même marque.
Je voulais des roues plus légères en
périphérie pour palier la géométrie confort en montée. Mais
aussi utiliser des roues « classiques » car les moyeux
Dtswiss possèdent des rayons propriétaires assez difficile a
trouver à travers l’Europe. Le moyeu dynamo à l'avant pour être
autonome en énergie, cela va de soit, mais aussi pour avoir de
l'éclairage performant en permanence. Le moyeu ultegra à l’arrière
n'est pas forcement des plus « light » mais fiable et peu
coûteux, un bon rapport prix/poids/fiabilité.
La selle :
une selle Gilles Berthoud Galibier
trouvée chez les cycles Get lost à Lille, je voulais une selle cuir
mais pas de brooks car je ne trouve pas de modèle adapté à mes
fesses. J'ai, malgré cette très bonne selle, eu un peu mal.
Les pneus :
Continental Gatorskin 28c, ma
déception de ce montage, je souhaitais poser des continental GP4000S
que je connaissais bien, j'ai changé en dernière minute, je
n'aurais pas du. Pneu glissant sur le mouillé et les bandes blanche,
j'ai glissé sur certains freinages d'urgence. Mais le rendement
reste correcte et la qualité continental est là. 4250Km, 4
crevaisons dont 3 par pincement.
Les leviers :
Non pas que les leviers shimano ne
soit pas confortable, ni facile. J'ai pris le parti de monter des
leviers Gevenalle, dont je trouve le principe génial, ils sont
fiables, simples et légers. Peut être que la finition n'est pas à
la hauteur du prix. Le gros avantage à mes yeux c'est qu'ils sont
« débrayables » vous pouvez ainsi passer d'indexé à
friction. En cas de casse de dérailleur ou roue libre vous pouvez
monter le premier dérailleur que vous trouvez, peu importe le nombre
de vitesses par exemple.
Combo cintre/prolongateurs :
Prolongateurs deda et cintre fsa en 44cm. Au départ, je souhaitais
garder le cintre d'origine, mais celui ci étant « plat »
je ne pouvez écarter les prolongateurs. J'ai donc utilisé un cintre
« rond » de mon stock. Étant plus large j'avais un peu
plus de force en montée. Pour les prolongateurs, je n'aurais pu
faire sans, en revanche leur mousse pour les coudes n'ait pas assez
épaisse pour tenir une si longue période.
Guidoline et gel :
J'ai monté comme à mon habitude de la
guidoline Lizard Skin mais en 3,2mm d'épaisseur ainsi que des pads
de gel sous les appuis. Pour le confort bien entendu.
Chaîne et cassette :
Une cassette ultegra 11-34 et sa
chaîne, j'avais ainsi au plus court 34-32. Vélo chargé en pleine
fatigue ce fut de bon secours. En revanche, plus court m'aurait peu
servi ou desservi. Bien entendu, une chaîne neuve avant de partir.
Boîtier de pédalier :
Un boîtier de pédalier Chris king.
Connuent pour leurs fiabilités, je ne voulais pas transiger sur une
des pièces les plus sollicitée du vélo. 4250Km, il tourne
toujours comme au premier jours.
Pédales :
Mes vénérables Time atac, certes
lourdes mais d'une fiabilité à toute épreuve, démonté, contrôlé
et graissé avant de partir.
Patins freins :
Patins noirs sur portes patins Jagwire,
pour un meilleur freinage et une meilleure tenue dans le temps.
Portes Bidons :
Deux portes bidons King Cage Titane de
chez Jelle de Singlespeed.nl
Éclairage :
Supernova E3 avant et arrière, très
beau produits, sans faille et suffisamment lumineux pour rouler de
nuit longtemps. Peut être un peu juste dans les descentes de col
rapide de nuit.
Convertisseur :
Fabrication maison (moins de 5€)
convertisseur dynamo-usb, il a alimenté mon gps pendant le voyage et
rechargé piles et portable. Je dois revoir le montage car il coupe
au dessus de 40km/h si la dynamo n'est pas chargé (éclairage). Mais
fonctionne dés 5km/h.
Je pense avoir fait le tour, voici le
vélo avant départ :
L'histoire de ce vélo est simple.
Pour la transcontinental, je
souhaitais un vélo en acier, le plus léger possible et le plus
simple, pouvant accueillir des pneus en 28c. Je possédais un cadre
de surly crosscheck mais idéalement, j'aurais aimé des disques (en
cas de voile, le disque me permettait de continuer par exemple). J'ai
donc contacté Bombtrack car le hook me plaisait bien, pour savoir
s'il vendais des cadres seul, la suite vous la connaissais...
Me voilà donc à Cologne dans les
bureaux de Bombtrack en train de me m 'habiller pour effectuer
mon retour en France, avec ce vélo blanc comme un étalon camargais.
L'équipe est génial et l'ingénieur est passé un samedi pour me
voir et discuter. Le vélo est très beau et respire le montage
propre et bien pensé. Et signe, il est parfaitement réglé à ma
taille.
Suite à une après midi sur les routes
allemandes pour filmer le clip de présentation du projet, me voici
parti pour le plus gros test de ma vie.
Premièrement retourner à Bruxelles,
ma voiture y est garée. 170Km, il est 6h, en route. Les premières,
impressions sont bonnes, les Fagnes me permettent de jauger le
potentiel du vélo sur le plat mais aussi les bosses. La chose la
plus flagrante : c'est un rail, il est très sein, un filet
d’énergie est suffisant pour le maintenir à la bonne vitesse. En
ville, il reste vif malgré ses bases longues qui apporte le confort
en plus du cadre acier. Il est un peu en dessous lors des montées,
mais le ressort du cadre permet de trouver un rythme et on a vraiment
l'impression de monter avec un camarade qui nous rend chaque coup de
manivelle, d'ailleurs chargé cela prend encore plus de sens. Le
groupe est sans surprise c'est fluide et vif, chaque changement de
vitesses et parfait. Le freinage est perfectible, tout en restant
sécurisant même sous la pluie mais malheureusement c'est le prix
pour une bonne place pour des gros pneus ou des gardes boue. C'est
ainsi qu’après 6h à 28Km/h de moyenne et seulement 5 min de
pause. Je récupére ma voiture Gare de L'Europe. Malgré, l'entrain
mit dans ce retour et un vélo tout nouveau, je n'ai aucune douleurs,
c'est un très bon point.
S'ensuivra plusieurs sorties
« sportives » et virevoltantes où mon nouveau coéquipier
sera à la hauteur.
Le jours J approchant, il est l'heure
de faire peau neuve et de monter les pièces sus cité . Puis
partir pour de longues balades. Une fois affublé de son équipement
cousu avec amour par mon ami Anthony de chez MYOG, le voilà prêt
pour attaquer le test grandeur nature. Direction les Ardennes Belges,
500kms et 2 jours, j'en profite pour planifier un itinéraire plus
jolie et aux surfaces aléatoire.
Les roues font leur effet, il y a un
mieux en côte, le vélo chargé est vraiment sur, il ne
« saucissonne » pas. Les passages dans les pavés et
autres chemins de traverse sont une formalitée, je me prends
d'ailleurs a accélérer comme en cyclo-cross. L'éclairage est
génial, même à pied en cherchant mon chemin au travers d'une
forêt. Les prolongateurs ont encore amélioré l’efficacité et le
confort du vélo en plaine.
Finalement, je ne regrette pas les
disques et si je devais repartir sur la transcontinental ou une autre
aventure sur route pour 2016, je prendrais ce vélo. J'ai tant a dire
à son sujet et sur notre voyage, mais ça c'est une autre
histoire...
dimanche 14 juin 2015
vendredi 12 juin 2015
Allons voir l'Atlantique.
Le dernier
week-end de mai, je m’attaquais à un gros morceau. L’idée était
de prendre mon vélo et mon maillot Malteni et de diagonaliser
jusqu’au Cap Ferret. Mais comme vous vous en doutez ce n’est pas
si facile et moi je vais l’apprendre.
Vélo chargé dans
la semaine, emmené au boulot en camion. Départ de là-bas
normalement, mais une sombre histoire de carte azur, me fera faire
quelques kilomètres supplémentaires. Un retour à la maison et un
allé-retour à la banque. Ainsi, je ferais le galop d’essai du
paquetage sur le chemin de la maison. Celui-ci ne souhaitant pas
rester avec moi tombera sur le tarmac. Du moins la sacoche avant, qui
est une ébauche. Départ prévu pour 13h décalé à un bon 15h.
Mais départ quand même !
Le destrier |
Dés les premiers
kilomètres qui m’orientent vers Douai, un doute s’insinue.
Celui-ci se nomme le vent. Il est là, il me toise de son torse et
surtout me souffle en plein visage avec une certaine force. Il a du
coffre le gaillard car il ne me lâchera pas des 740km que j’ai pu
parcourir. Après plusieurs heures de route, sa mégère s’invite,
plusieurs averses me tomberont sur le coin de la figure, uniquement
dans le but de me voir sécher à la chaleur de mon effort. C’est
entre 21h et 23h qu’ils s’allieront pour me faire plier.
Il est 23h
passées, je suis trempé jusqu’au fondement, sur une
départementale à fort passage, rien pour m’abriter sur les bords
de route. J’aperçois la lueur d’une ville, c’est Beauvais qui
me tend les bras, je fais un dernier effort, et un hôtel m’attire
de sa lueur. Ne me voyant pas continuer encore sous cette pluie sur
cette route. Je prends le parti de me réchauffer et de faire sécher
mes affaires dans une chambre payée les ¾ du budget que j’ai
emmené. Ma nuit sera remplie de doutes.
5h le réveil
sonne, je bondis du lit, motivé à chasser les doutes et idées
grises. J’ai la chance de pouvoir faire ce genre d’aventure, donc
Hauts les cœurs ! Je décroche mes affaires, certaines ont à
peine séché. J’enlève le PQ dans mes chaussures. J’avale
quelques barres et me voila dans l’ascenseur. Une fois le portail
de l’hôtel passé, je reprends le chemin du GPS et j’attaque
cette longue journée.
Je sais que je ne
serai pas à l’heure promise chez Max, mon beau frère, mais je ne
relâche pas l’effort pour y arriver au plus tôt.
Mon premier plan
était de rouler la nuit de vendredi à samedi et de siester si
besoin le samedi. Me voila donc dans l’idée de rouler le samedi et
la nuit du samedi au dimanche. Le vent est toujours là mais plus
timide, il dort encore le bougre. Je traverse le plateau du Vexin par
les petites routes, c’est agréable. J’y croise beaucoup de
faune, pour la première fois je vois un renard.
9h, pause déjeuner.
Une boulangerie, deux croissants et une tasse de café. Je reprends
la route. Certaines départementales me donnent des vertiges de
sur-place. Le soleil est présent et met mon moral dans la zone
verte. L’aventure continue. Après avoir passé la Seine à
Mantes-la-Jolie, j’aperçois les premiers panneaux pour le Mans. Il
est bientôt midi et j’ai emmené mes chèques déjeuner. C’est
une bonne solution pour ne pas amputer le reste de mon budget. Pas
envie de perdre du temps en restauration, j’essaie de trouver une
superette qui prendra ma monnaie de singe. Dans une bourgade, ma
quête est victorieuse. J’attache mon vélo et je vais faire mes
courses. Je reste dans le sas pour manger à l’abri du vent. Je
sens des regards lourds mais aussi des bonjours amicaux. Un monsieur
assez âgé me salue. C’est « un cyclo ». Il m’a vu
passer tout à l’heure mais avec mon léger paquetage, il pensait
que je parcourais la rando du coin. Nous nous serrons les mains et je
repars.
Un peu de chemin |
Le Mans passe, des
cumulonimbus se forment un peu au sud. Revoilà la mégère. Je ne
veux pas recevoir une nouvelle fois ses crachins au visage.
J’accélère pendant une bonne heure et je passe au travers.
Avec ce rythme, je
dois pouvoir rallier Royan avant 5h du matin. Le soleil donne, je me
ravitaille en eau chez les vivants ou chez les morts. Jamais une
parole de trop ni de curiosité, la politesse est de mise semble t
il. Une fois le Mans contourné, l’objectif suivant est Saumur et
la Loire. Après des kilomètres alternant petites routes communales
et immenses départementales droites, venteuses et sans grand
intérêt, j’atteindrai la ville de l’Anjou et je passerai la
Loire. Le soleil décline. Une gentille famille de fleuristes
préparant les derniers bouquets pour la fête des mères me remplira
mes bidons.
La Loire |
Il est 21h
environ. Il me reste plus de 200km avant de rallier Royan. Je
commence à accuser un peu de fatigue. Je me sens de rouler le
maximum cette nuit, avec l’espoir d’arriver à Royan. Mais mon
premier objectif est de tenir jusque minuit pour appeler ma chérie
et être le premier à lui souhaiter son anniversaire. Le second est
de toucher Niort. En atteignant, le premier objectif j’ai derrière
moi de longues lignes droites sans couvert, en plein vent. Le petit
coup de fil remet mon moral en selle. Hors à cette heure il est
mauvais cavalier et chutera sur le coup de 1h30. Avec une forte
douleur provenant de mon tendon d’Achille, j’essaie d’étirer,
je m’arrête très souvent et je m’aperçois que je ne suis plus
très lucide. D’un commun accord avec mon mental et aux vues de la
rectiligne qui m’attends, je cède aux appels lointain de Morphée.
Je sors de ma trace et je pars en quête d’une place tranquille
hors de vue. Une pâture fraichement fauchée m’accueille. J’y
jette couverture de survie et duvet. Morphée, dans sa bienveillance,
m’accueille instantanément. Il est passé 1h du matin, nous sommes
dimanche. J’ai fait environ 440km en 20h et 600km depuis vendredi.
5h30 le réveil
hurle. C’est dur, je suis bien là. Mais il faut se mettre en
route. Je refais mon paquetage en restant au chaud dans le sac. Une
barre de céréale, de l’eau et je remonte sur le vélo. La douleur
n’a pas changé. J’essaie des positions et je finis par pédaler
avec le talon ce qui m’oblige à pédaler de coin. Mon fondement
n’appréciera guère. Le vent me fait courber l’échine, je suis
une ombre. 40km plus loin, à Niort, les habitués d’une
boulangerie me le feront comprendre en me chipant la place. Je prends
un café, des viennoiseries et de l’ibuprofène. De nouveau les
jambes tournent, cette douleur me fait enrager car j’ai encore de
l’énergie dans celles-ci.
Après Niort, je
sors des grandes départementales pour les petites communales, qui me
font penser à autre chose qu’à cette cheville. Et surtout, je
suis à l’abri du vent.
Le dernier Pont-Nacelle au dessus de la Charente |
Malheureusement,
le salaud souhaite m’achever. Il monte la puissance d’un cran. A
Rochefort, extenué, je m’arrête, ôte mon casque et le vent s’en
empare et fait tomber mon vélo posé sur la table de pique-nique. Le
temps de grignoter quelque chose, je repars. Avancer toujours,
avancer.
Royan, la voici,
la ville promise, il est 13h, je suis un peu perdu sur l’embarcadère
du bac pour Verdon-sur-mer. J’ose demander de l’aide à un homme
en chasuble. Chance, j’ai une minute pour attraper le bac. Je paie
ma place et m’assied dans le bateau au sol, à coté de mon
valeureux destrier. Je sors une plaque de chocolat qui aura l’effet
d’un premier shoot pour un toxicomane. Mais à l’instant où je
souhaite me lever, je manque de tomber. Non pas que le roulis du au
camarade Eole soit important mais surtout car ma cheville ne répond
que par des signaux de douleurs aigus. Quelques échanges digitaux
avec Max qui vient aux nouvelles se solderont par un rendez vous
quelque part dans Verdon.
Au revoir Royan |
Il manquera 100km
au voyage. Mais surtout les 100km qui devaient être les plus jolis
sur la Velodyssé. Mais finalement, voir des têtes familières et
l’accueil chaleureux me font vite oublier le peu d’orgueil qui
sommeille au fond de moi.
Cette fois, j’ai
tiré des enseignements encore plus forts et pris conscience de la
tache à accomplir. L’envie de repartir est encore plus forte.
Merci à ceux qui
me soutiennent.
jeudi 11 juin 2015
De la terre à la mer.
Le week-end
du 23-24 Mai, j’ai pu effectuer deux événements cyclistes à la suite,
et ainsi essayer d’enchainer les difficultés. Pour cela, j’ai
couru les 6h VTT de Stambruges seul le samedi. Et j’ai réalisé
l’aller-retour de la maison à Hardelot le dimanche.
L’endurance de
Stambruges est une épreuve VTT en équipe ou en solo. Pour ma part,
je participe seul avec mon unique vitesse pendant 6 heures. C’est
un événement très sympathique où j’ai pu retrouver mes amis du
« Single Speed Belgique » mais aussi du « Outlaw
Bastards Syndicat ». Des joyeux lurons qui participent à leur
façon, toujours pleins de bonne humeur et de franche camaraderie.
Ces événements
sont ouverts à tous, il y a donc des équipes familiales mais aussi
des équipes sportives, pas toujours fairplay malheureusement.
Après être parti
de la maison à 8 heures pour faire les 35 km jusque la Mer de sable,
je place mes affaires avec celles des
copains puis je vais régler mon inscription et récupérer mon
pochon cadeau. Une gourde, des fascicules, de la nourriture, mais pas
que… J’ai pour habitude de manger tout ce qui se trouve dans ces
sacs avant de partir pour me débarrasser du reste ou le rendre à
l’organisation. Mais ici il y avait un piège, une fiole ce crème
pour chauffer les muscle s’est glissée dans le contenu. C’est
mon piètre sens du gout qui me rappellera à l’ordre, mais aussi
mes amis qui se demandent bien pourquoi je mange la crème pour les
muscles. Fou rire, je prends un peu de bière pour passer le gout du
camphre.
Le rassemblement
pour le départ est lancé. C’est un départ type Le Mans. Quelques
minutes avant le départ on se rend compte que je n’ai pas de puce.
Pourtant je ne l’ai pas mangée ! Et pas trouvée dans le
sachet. Mon camarade David vérifiera pendant mon premier tour et
m’attendra avant de passer le comptage. En fait la puce ne m’a
pas été fournie. Je vais donc aux inscriptions et réclame le
facétieux insecte. L’organisation comptabilise tout de même le
tour. Je peux enfin partir et savourer l’excellent circuit qui nous
a été tracé, une partie très ludique avec beaucoup de petits
virages, bosses et une partie plus roulante mais tout aussi fun.
Mon erreur
principale sur cette course est d’être parti avec un vélo
fraichement monté. J’ai essuyé quelques ennuis techniques. Mon
pignon de cassette pas suffisamment rigide me vaudra une multitude de
déraillements avec des arrêts pour retendre la chaine, une roue
avant qui se desserre avec son ami le jeu de direction et un frein
arrière qui a attrapé un état grippal. C’est pardonnable tant ce
nouveau cadre est un régal. Ne pas prendre de gants n’est jamais
une bonne initiative, me voila avec de belles cloques et des mains
abimées après quelques passages.
Credit: Baptiste Martin |
Les tours
défilent, après 2 heures le départ du 4 heures est lancé.
Arrivent avec lui de nouveaux joueurs pas forcement aussi funs que le
circuit. Ca passe vite en jurant, sans délicatesse ni politesse,
mais ça passe le temps. Car le temps passe lentement surtout la
troisième et quatrième heure. Mon objectif étant de finir sans me
mettre dans le rouge tout en restant compétitif, je fais donc un
arrêt au ravito tous les deux tours. Certains tours David me tend
une bière. Je ne monte pas toutes les grosses bosses sur le vélo,
aussi pour éviter de dérailler. Enfin j’essaie d’être le plus
fin et rapide possible dans les descentes et les parties sinueuses.
C’est donc au
bout de 95km de manège que je finis 28éme au scratch (toutes
catégories) et 3eme en mono vitesse.
Le lendemain le
réveil sonne à 5 heures. J’ai mal au dos mais aussi aux fesses.
Ma selle carbone sans rembourrage a eu raison de mon arrière train
hier dans la terre belge. J’avale du gâteau au chocolat de ma
chérie et un jus d’orange. Me voila dans le noir, sur le tarmac
direction Lille, pour rejoindre le départ d'une randonnée classique
du Nord.
160 km qui relient
Lille à Hardelot.
Après 25 km j’y
retrouve tous mes amis. A savoir Lionel venu avec d’autres
camarades, Florent et sa randonneuse des années 80, Jean avec son
pignon fixe au braquet démesuré pour la tache à accomplir,
l’équipe des Cycles Get Lost au grand complet, Julien, Léa,
Mathias et Rémi. Plus loin nous rejoindrons, Bat et Stefano en
pignons fixes avec Babar et Enzo en cyclocross. Un peloton très
éclectique mais plus qu’heureux de rouler ensemble.
Les copains |
Tous le monde se
retrouve, je passe de l’un à l’autre, je lis des sourires sur
tous les visages c’est magique. On roule bien, pour ma part tout va
bien. Les kilomètres s’enchainent à 27km/h de moyenne ce qui
n’est pas mal. Comme les types de vélos, les différences de
niveau font que le groupe se casse à plusieurs reprises.
Je reste avec Bat
et Stefano, on s’amuse à saluer les badauds sur le pas de leur
porte. C’est un événement populaire, certains sont là pour le
sport, d’autres pour le défi. Comme de le faire en trottinette ou
en longboard par exemple. Nous recollerons tout le monde au premier
ravitaillement, même notre star Sam qui le fait en vélo cargo. Puis
nous repartons en se donnant rendez-vous au prochain ravitaillement.
Je pars devant
avec Stef. Nous nous mettons dans un peloton et roulons à plus de
35km/h. Le début de Lille-Hardelot est assez plat, le piège est de
rouler fort dès le début sans penser aux difficultés de la fin.
Ambiance ravitaillement |
Au ravitaillement
suivant tout le monde fait le plein d’eau et de nourriture. Le
soleil est au beau fixe, tout comme l’ambiance. A partir de
maintenant, nous allons commencer à monter et descendre, jusque
Samer avec certaines difficultés qui vont faire souffrir mes
camarades. Je les encourage dans les côtes. Pour l’avoir déjà
réalisé en pignon fixe je sais à quel point cela peut être dur
dans certains raidillons. Samer approche. Certaines côtes ne passent
plus sur le vélo pour eux. Je les attends en haut des collines, en
regardant passer cette caravane de cyclos laissant un trait de musc.
Samer, ultime
ravitaillement avant la mer. C’est la débandade. Les cyclos sont
affamés et assoiffés. L’accès au ravitaillement est compliqué.
Il faut être patient. Une fois que tout le monde est retapé nous
repartons. Le groupe se diffuse. Nous n’étions déjà plus que la
moitié au ravitaillement. Nous voila Enzo et moi devant, suivis de
près par Babar.
Une fois la côte
le Bergerie Impériale avalée, la route se déroule jusque la mer.
Un dernier feu et nous voila devant le panneau Hardelot, où l’on
pose victorieux.
Hardelot la plage credit: Bat Howell |
Nous attendrons
toute l’équipe ici, pour finir ensemble jusque la mer. Tout le
monde est plus ou moins usé mais tous ont un sourire accroché au
visage.
Maintenant c’est
la quête de la friterie pour reprendre des forces avant de repartir
avec Flo. Au passage nous reprenons contact avec Lio qui fait aussi
le retour mais qui était parti très fort en groupe le matin.
Frites et
sandwichs avalés, il est temps de saluer tout le monde, ainsi que la
team Get Lost qui vient d’arriver. Chacun vide ses poches
spontanément pour me donner ses barres de céréales restantes, ce
qui m’aidera beaucoup. Nous retrouvons le groupe du retour, nous
sommes sept et je connais 2 personnes. Les GPS sont consultés pour
le retour, plusieurs chemins pas adaptés à nos pneumatiques nous
font prendre d’autres directions. Le doute s’installe. Nous
roulerons finalement au ressenti et à l’orientation du groupe.
L’allure est bonne et l’ambiance aussi. Emile et Selim trainent
un peu la patte, mais après 160km c’est un peu normal.
Malheureusement
après plusieurs monts, la fatigue aura raison d’eux. Plusieurs
dizaines de kilomètres plus loin, ils prendront le train à St Omer.
Nous voilà à cinq à la recherche de la bonne route. Heureusement
Sébastien semble connaitre son affaire et nous met sur la voie avant
de nous quitter pour retourner chez lui.
Ainsi, à quatre,
vent dans le dos et surs de notre route, nous passons la plaque et
sous l’égide de Philippe, nous roulerons à 35km/h de moyenne
pendant 2h. Philippe, en toute humilité sur son vtt tout suspendu
monté en pneus slicks est impressionnant. Un sacré camarade de
route.
Et voila que Lille
approche, je me surprends à avoir encore autant d’énergie après
presque 300km. Une dernière pause à Merville pour partager un coca
et nos restes de barres céréalières et nous repartons. Les
premiers panneaux Lille se montrent, je suis un peu triste à l’idée
de quitter mes frères de route mais aussi car je sais que cette
belle journée touche à sa fin. On s’embrasse et on encourage ceux
qui roulent encore comme Philippe ou moi. C’est la séparation.
Quelques kilomètres plus loin, j’ai le cœur qui bondit car je
sais que je vais retrouver ceux que j’aime et la maison. Je suis
heureux car cet enchainement s’est passé sans trop de douleur et
je sais ce que je dois corriger. Je suis confiant pour la suite.
Il me reste une
heure de route, je baisse un peu le rythme me disant que je ne suis
pas Philippe, puis finalement j’accélère pour retrouver plus vite
les bras de mon amoureuse.
C’est entre chien et loup que je la
retrouverai. J’ai donc roulé un peu moins de 14h pour 338 km.
De 5h30 à 22h. Avec plein d’amis et de plaisir.
mardi 19 mai 2015
Ardechoise Acte 1
Le samedi 16 mai, 5h03,
j’emmenais avec moi un ami pour sa première longue distance. Quelque chose de
supérieur à 150 km.
Ici on la nomme l’Ardéchoise marathon, une route sinueuse longue de 278 km et qui cumule 5370m
de gain d’élévation. Elle parcourt tous les joyaux de l’Ardèche, dans ses
paysages verdoyants et accueillants.
Mais cette demoiselle, sous ses
airs rustiques, est une bourgeoise qu’il faut courtiser. Lui offrir monts et
merveilles pour qu’elle veuille bien vous laisser la parcourir.
Départ de Meyras pour prendre la
direction de Burzet qui sera notre point de départ sur la boucle (départ
officiel St Félicien). N’ayant qu’une demi-trace GPS du parcours, la première
partie se fera à la carte. Car dans la précipitation, je n’ai pas vérifié mon
GPS et ce dernier n’accepte que les traces de 500 points maxi. Je remercie au
passage le personnel du camping qui a tout fait pour me dépanner avec PC et
internet (Camping de la Plage Meyras).
Donc, tracé sur la carte, GPS au guidon et direction sur le
cadre de mon acolyte, ça devrait aller.
Dans la douceur de la nuit, nous
grimpons vers Burzet puis attaquons le bas des reins de cette damoiselle pour
aller chercher le col de la
Baricaude à 1257m. Mais, farouche, elle nous envoie les éléments.
Le vent se déchaine dans un premier temps. Il me cloue moi et mon poids plume
comme un trophée de chasse au dessus de la cheminée. Puis, la température chute
de quelques degrés par tranche de 100
m gagné. Le col franchi, nous la sentons vexée: neige fondue,
vent, brouillard, j’ai peine à voir mon
camarade qui n’est qu’à quelques mètres de moi. Nous sommes proches de 0°C. L’itinéraire sur le cadre
s’est envolé. J’essaie de prendre en photo la situation mais mon téléphone ne
répond plus avec le froid. Mais je lis un SMS m’informant d’un oubli de
chambres à air au camping. Je suis en boyaux, j’en informe mon voisin et ce
sont les siennes, interdiction donc de crever pour lui…
Nous subirons le courroux pendant
près de 40 km,
accrochés au guidon comme aux cornes d’un taureau de rodéo. C’est un calvaire,
aucun plaisir, on ne voit rien, on ne sent plus rien. Mes doigts sont bleus et
incapables d’actionner les vitesses, je tremble comme une feuille et chaque
descente se fait en appuyant sur les pédales tant le vent nous arrête, mes
réserves énergétiques fondent, comme la moyenne.
Monsieur le Mont Gerbier |
Après le col du Gerbier,
j’entends le bruit caractéristique d’une crevaison, mon boyau siffle à chaque
tour de roue. Il tiendra bien jusque des températures plus clémentes… Au
carrefour qui mène au col de la croix de la Boutière, il n’a plus d’air. Les mains gelées, il
m’est impossible de retirer le bout de verre en cause. Je l’enlève avec les
dents, un coup de « pitstop » dans ce morceau de tripe et nous
repartons.
Plus loin, je vais me rendre
compte que la réparation n’a pas fonctionné.
Je remets alors de l’air pour descendre de St Clément à La Chapelle sous Chanéac.
Toujours grelottant et frigorifié la descente se fait lentement en combattant
le vent. Vers 800m nous sommes sous les nuages, les températures remontent avec
le moral. Mais après un virage à droite j’entends mon prénom derrière. Baptiste
a crevé et je sais ce que ça implique.
J’essaie de mettre ce qu’il reste de ma bombe réparatrice
dans sa chambre en vain. Il finit la descente sur la jante et nous nous arrêtons
dans un abri à La chapelle sous Chanéac.
Il est dix heure nous avons fait
75km en 5heures, les vélocistes sont rares et nous n’avons pas d’argent. J’ai
froid mais je bouillonne intérieurement à cause de mon impuissance face à cette
situation et à mon espoir de gagner le cœur de l’Ardéchoise qui s’envole.
Je réveille les filles d’un coup
de téléphone, je les informe de la situation. La solution trouvée d’un commun
accord est que je retourne au camping pour extirper le camping car du stationnement
délicat et que Baptiste trouve un bistrot pour attendre au chaud.
J’essaie de remettre de l’air
dans mon boyau et je casse ma valve. Je repars morose en adoptant une allure de
forçat pour gagner du temps. D’après la carte, je dois continuer sur le tracé
de l’Ardéchoise jusque Borée, ce qui me fait de nouveau grimper jusque 1184m. En
connaissant la météo qu’on trouve à ces altitudes, j’en frémis d’avance. L’ascension
se passe bien. Passé 900 m
le temps est maussade mais pas horrible, je m’arrête pour manger et regonfler
ma roue avant, mais tout l’air s’échappe de la valve endommagée. J’abats donc
ma dernière carte en reposant un boyau de secours.
Réparation avec vu |
Le col de l’Ardéchoise franchi,
je redescends en claquant des dents. Je passe alors sur un autre versant et là,
le soleil vient me prêter main forte pour affronter cette garce. Je me retrouve
devant le respectable Gerbier de Jonc, perdu. Je continue la route, qui me mène
au croisement du col de la croix de la Boutière. Ayant
descendu quelques heures plus tôt un des embranchements de ce carrefour, je
prends l’option de grimper le Mont Mezenc par le col et ainsi tout redescendre.
Le sommet à 1506m me remet dans cette météo affreuse, la descente est un
supplice pendant quelques kilomètres, puis les températures se radoucissent.
J’entame la cote du Gerbier pour finalement faire demi-tour et rattraper une
départementale qui le contournera ainsi que le froid, le vent et la pluie. A
cette altitude le soleil est présent et le vent moins fort, j’avance bien.
Elle ne m'aura pas épargné |
Un coup de téléphone. On commence
à m’attendre. Du coup, rendez vous à Burzet dans 15 minutes. Le camping car est
sorti sans encombre. J’entame la grosse descente jusqu’à Burzet mais je n’ose
pas aller trop vite dans les virages avec mon boyau juste encollé et reposé
sous la pluie.
Ainsi j’ai payé pour avoir voulu
épouser l’Ardéchoise sans amener ma dot.
139 km
et 4900 m
de dénivelé positif en 7h. Avec les enseignements qui en découlent.
J’effectuerai surement une autre
demande officielle en juin ou juillet.
Avec un arrière gout de
vengeance.
jeudi 2 avril 2015
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