jeudi 11 juin 2015

De la terre à la mer.

Le week-end du 23-24 Mai, j’ai pu effectuer deux événements cyclistes à la suite, et ainsi essayer d’enchainer les difficultés. Pour cela, j’ai couru les 6h VTT de Stambruges seul le samedi. Et j’ai réalisé l’aller-retour de la maison à Hardelot le dimanche.

L’endurance de Stambruges est une épreuve VTT en équipe ou en solo. Pour ma part, je participe seul avec mon unique vitesse pendant 6 heures. C’est un événement très sympathique où j’ai pu retrouver mes amis du « Single Speed Belgique » mais aussi du « Outlaw Bastards Syndicat ». Des joyeux lurons qui participent à leur façon, toujours pleins de bonne humeur et de franche camaraderie.
Ces événements sont ouverts à tous, il y a donc des équipes familiales mais aussi des équipes sportives, pas toujours fairplay malheureusement.
Après être parti de la maison à 8 heures pour faire les 35 km jusque la Mer de sable,
je place mes affaires avec celles des copains puis je vais régler mon inscription et récupérer mon pochon cadeau. Une gourde, des fascicules, de la nourriture, mais pas que… J’ai pour habitude de manger tout ce qui se trouve dans ces sacs avant de partir pour me débarrasser du reste ou le rendre à l’organisation. Mais ici il y avait un piège, une fiole ce crème pour chauffer les muscle s’est glissée dans le contenu. C’est mon piètre sens du gout qui me rappellera à l’ordre, mais aussi mes amis qui se demandent bien pourquoi je mange la crème pour les muscles. Fou rire, je prends un peu de bière pour passer le gout du camphre.
Le rassemblement pour le départ est lancé. C’est un départ type Le Mans. Quelques minutes avant le départ on se rend compte que je n’ai pas de puce. Pourtant je ne l’ai pas mangée ! Et pas trouvée dans le sachet. Mon camarade David vérifiera pendant mon premier tour et m’attendra avant de passer le comptage. En fait la puce ne m’a pas été fournie. Je vais donc aux inscriptions et réclame le facétieux insecte. L’organisation comptabilise tout de même le tour. Je peux enfin partir et savourer l’excellent circuit qui nous a été tracé, une partie très ludique avec beaucoup de petits virages, bosses et une partie plus roulante mais tout aussi fun.
Mon erreur principale sur cette course est d’être parti avec un vélo fraichement monté. J’ai essuyé quelques ennuis techniques. Mon pignon de cassette pas suffisamment rigide me vaudra une multitude de déraillements avec des arrêts pour retendre la chaine, une roue avant qui se desserre avec son ami le jeu de direction et un frein arrière qui a attrapé un état grippal. C’est pardonnable tant ce nouveau cadre est un régal. Ne pas prendre de gants n’est jamais une bonne initiative, me voila avec de belles cloques et des mains abimées après quelques passages.

Credit: Baptiste Martin 

Les tours défilent, après 2 heures le départ du 4 heures est lancé. Arrivent avec lui de nouveaux joueurs pas forcement aussi funs que le circuit. Ca passe vite en jurant, sans délicatesse ni politesse, mais ça passe le temps. Car le temps passe lentement surtout la troisième et quatrième heure. Mon objectif étant de finir sans me mettre dans le rouge tout en restant compétitif, je fais donc un arrêt au ravito tous les deux tours. Certains tours David me tend une bière. Je ne monte pas toutes les grosses bosses sur le vélo, aussi pour éviter de dérailler. Enfin j’essaie d’être le plus fin et rapide possible dans les descentes et les parties sinueuses.
C’est donc au bout de 95km de manège que je finis 28éme au scratch (toutes catégories) et 3eme en mono vitesse.


Le lendemain le réveil sonne à 5 heures. J’ai mal au dos mais aussi aux fesses. Ma selle carbone sans rembourrage a eu raison de mon arrière train hier dans la terre belge. J’avale du gâteau au chocolat de ma chérie et un jus d’orange. Me voila dans le noir, sur le tarmac direction Lille, pour rejoindre le départ d'une randonnée classique du Nord.
160 km qui relient Lille à Hardelot.
Après 25 km j’y retrouve tous mes amis. A savoir Lionel venu avec d’autres camarades, Florent et sa randonneuse des années 80, Jean avec son pignon fixe au braquet démesuré pour la tache à accomplir, l’équipe des Cycles Get Lost au grand complet, Julien, Léa, Mathias et Rémi. Plus loin nous rejoindrons, Bat et Stefano en pignons fixes avec Babar et Enzo en cyclocross. Un peloton très éclectique mais plus qu’heureux de rouler ensemble.

Les copains 

Tous le monde se retrouve, je passe de l’un à l’autre, je lis des sourires sur tous les visages c’est magique. On roule bien, pour ma part tout va bien. Les kilomètres s’enchainent à 27km/h de moyenne ce qui n’est pas mal. Comme les types de vélos, les différences de niveau font que le groupe se casse à plusieurs reprises.
Je reste avec Bat et Stefano, on s’amuse à saluer les badauds sur le pas de leur porte. C’est un événement populaire, certains sont là pour le sport, d’autres pour le défi. Comme de le faire en trottinette ou en longboard par exemple. Nous recollerons tout le monde au premier ravitaillement, même notre star Sam qui le fait en vélo cargo. Puis nous repartons en se donnant rendez-vous au prochain ravitaillement.
Je pars devant avec Stef. Nous nous mettons dans un peloton et roulons à plus de 35km/h. Le début de Lille-Hardelot est assez plat, le piège est de rouler fort dès le début sans penser aux difficultés de la fin.
Ambiance ravitaillement 

Au ravitaillement suivant tout le monde fait le plein d’eau et de nourriture. Le soleil est au beau fixe, tout comme l’ambiance. A partir de maintenant, nous allons commencer à monter et descendre, jusque Samer avec certaines difficultés qui vont faire souffrir mes camarades. Je les encourage dans les côtes. Pour l’avoir déjà réalisé en pignon fixe je sais à quel point cela peut être dur dans certains raidillons. Samer approche. Certaines côtes ne passent plus sur le vélo pour eux. Je les attends en haut des collines, en regardant passer cette caravane de cyclos laissant un trait de musc.


Samer, ultime ravitaillement avant la mer. C’est la débandade. Les cyclos sont affamés et assoiffés. L’accès au ravitaillement est compliqué. Il faut être patient. Une fois que tout le monde est retapé nous repartons. Le groupe se diffuse. Nous n’étions déjà plus que la moitié au ravitaillement. Nous voila Enzo et moi devant, suivis de près par Babar.
Une fois la côte le Bergerie Impériale avalée, la route se déroule jusque la mer. Un dernier feu et nous voila devant le panneau Hardelot, où l’on pose victorieux.

Hardelot la plage credit: Bat Howell

Nous attendrons toute l’équipe ici, pour finir ensemble jusque la mer. Tout le monde est plus ou moins usé mais tous ont un sourire accroché au visage.
Maintenant c’est la quête de la friterie pour reprendre des forces avant de repartir avec Flo. Au passage nous reprenons contact avec Lio qui fait aussi le retour mais qui était parti très fort en groupe le matin.
Frites et sandwichs avalés, il est temps de saluer tout le monde, ainsi que la team Get Lost qui vient d’arriver. Chacun vide ses poches spontanément pour me donner ses barres de céréales restantes, ce qui m’aidera beaucoup. Nous retrouvons le groupe du retour, nous sommes sept et je connais 2 personnes. Les GPS sont consultés pour le retour, plusieurs chemins pas adaptés à nos pneumatiques nous font prendre d’autres directions. Le doute s’installe. Nous roulerons finalement au ressenti et à l’orientation du groupe. L’allure est bonne et l’ambiance aussi. Emile et Selim trainent un peu la patte, mais après 160km c’est un peu normal.
Malheureusement après plusieurs monts, la fatigue aura raison d’eux. Plusieurs dizaines de kilomètres plus loin, ils prendront le train à St Omer. Nous voilà à cinq à la recherche de la bonne route. Heureusement Sébastien semble connaitre son affaire et nous met sur la voie avant de nous quitter pour retourner chez lui.


Ainsi, à quatre, vent dans le dos et surs de notre route, nous passons la plaque et sous l’égide de Philippe, nous roulerons à 35km/h de moyenne pendant 2h. Philippe, en toute humilité sur son vtt tout suspendu monté en pneus slicks est impressionnant. Un sacré camarade de route.

Et voila que Lille approche, je me surprends à avoir encore autant d’énergie après presque 300km. Une dernière pause à Merville pour partager un coca et nos restes de barres céréalières et nous repartons. Les premiers panneaux Lille se montrent, je suis un peu triste à l’idée de quitter mes frères de route mais aussi car je sais que cette belle journée touche à sa fin. On s’embrasse et on encourage ceux qui roulent encore comme Philippe ou moi. C’est la séparation. Quelques kilomètres plus loin, j’ai le cœur qui bondit car je sais que je vais retrouver ceux que j’aime et la maison. Je suis heureux car cet enchainement s’est passé sans trop de douleur et je sais ce que je dois corriger. Je suis confiant pour la suite.

Il me reste une heure de route, je baisse un peu le rythme me disant que je ne suis pas Philippe, puis finalement j’accélère pour retrouver plus vite les bras de mon amoureuse.

C’est entre chien et loup que je la retrouverai. J’ai donc roulé un peu moins de 14h pour 338 km. De 5h30 à 22h. Avec plein d’amis et de plaisir.   

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