Le week-end
du 23-24 Mai, j’ai pu effectuer deux événements cyclistes à la suite,
et ainsi essayer d’enchainer les difficultés. Pour cela, j’ai
couru les 6h VTT de Stambruges seul le samedi. Et j’ai réalisé
l’aller-retour de la maison à Hardelot le dimanche.
L’endurance de
Stambruges est une épreuve VTT en équipe ou en solo. Pour ma part,
je participe seul avec mon unique vitesse pendant 6 heures. C’est
un événement très sympathique où j’ai pu retrouver mes amis du
« Single Speed Belgique » mais aussi du « Outlaw
Bastards Syndicat ». Des joyeux lurons qui participent à leur
façon, toujours pleins de bonne humeur et de franche camaraderie.
Ces événements
sont ouverts à tous, il y a donc des équipes familiales mais aussi
des équipes sportives, pas toujours fairplay malheureusement.
Après être parti
de la maison à 8 heures pour faire les 35 km jusque la Mer de sable,
je place mes affaires avec celles des
copains puis je vais régler mon inscription et récupérer mon
pochon cadeau. Une gourde, des fascicules, de la nourriture, mais pas
que… J’ai pour habitude de manger tout ce qui se trouve dans ces
sacs avant de partir pour me débarrasser du reste ou le rendre à
l’organisation. Mais ici il y avait un piège, une fiole ce crème
pour chauffer les muscle s’est glissée dans le contenu. C’est
mon piètre sens du gout qui me rappellera à l’ordre, mais aussi
mes amis qui se demandent bien pourquoi je mange la crème pour les
muscles. Fou rire, je prends un peu de bière pour passer le gout du
camphre.
Le rassemblement
pour le départ est lancé. C’est un départ type Le Mans. Quelques
minutes avant le départ on se rend compte que je n’ai pas de puce.
Pourtant je ne l’ai pas mangée ! Et pas trouvée dans le
sachet. Mon camarade David vérifiera pendant mon premier tour et
m’attendra avant de passer le comptage. En fait la puce ne m’a
pas été fournie. Je vais donc aux inscriptions et réclame le
facétieux insecte. L’organisation comptabilise tout de même le
tour. Je peux enfin partir et savourer l’excellent circuit qui nous
a été tracé, une partie très ludique avec beaucoup de petits
virages, bosses et une partie plus roulante mais tout aussi fun.
Mon erreur
principale sur cette course est d’être parti avec un vélo
fraichement monté. J’ai essuyé quelques ennuis techniques. Mon
pignon de cassette pas suffisamment rigide me vaudra une multitude de
déraillements avec des arrêts pour retendre la chaine, une roue
avant qui se desserre avec son ami le jeu de direction et un frein
arrière qui a attrapé un état grippal. C’est pardonnable tant ce
nouveau cadre est un régal. Ne pas prendre de gants n’est jamais
une bonne initiative, me voila avec de belles cloques et des mains
abimées après quelques passages.
Credit: Baptiste Martin |
Les tours
défilent, après 2 heures le départ du 4 heures est lancé.
Arrivent avec lui de nouveaux joueurs pas forcement aussi funs que le
circuit. Ca passe vite en jurant, sans délicatesse ni politesse,
mais ça passe le temps. Car le temps passe lentement surtout la
troisième et quatrième heure. Mon objectif étant de finir sans me
mettre dans le rouge tout en restant compétitif, je fais donc un
arrêt au ravito tous les deux tours. Certains tours David me tend
une bière. Je ne monte pas toutes les grosses bosses sur le vélo,
aussi pour éviter de dérailler. Enfin j’essaie d’être le plus
fin et rapide possible dans les descentes et les parties sinueuses.
C’est donc au
bout de 95km de manège que je finis 28éme au scratch (toutes
catégories) et 3eme en mono vitesse.
Le lendemain le
réveil sonne à 5 heures. J’ai mal au dos mais aussi aux fesses.
Ma selle carbone sans rembourrage a eu raison de mon arrière train
hier dans la terre belge. J’avale du gâteau au chocolat de ma
chérie et un jus d’orange. Me voila dans le noir, sur le tarmac
direction Lille, pour rejoindre le départ d'une randonnée classique
du Nord.
160 km qui relient
Lille à Hardelot.
Après 25 km j’y
retrouve tous mes amis. A savoir Lionel venu avec d’autres
camarades, Florent et sa randonneuse des années 80, Jean avec son
pignon fixe au braquet démesuré pour la tache à accomplir,
l’équipe des Cycles Get Lost au grand complet, Julien, Léa,
Mathias et Rémi. Plus loin nous rejoindrons, Bat et Stefano en
pignons fixes avec Babar et Enzo en cyclocross. Un peloton très
éclectique mais plus qu’heureux de rouler ensemble.
Les copains |
Tous le monde se
retrouve, je passe de l’un à l’autre, je lis des sourires sur
tous les visages c’est magique. On roule bien, pour ma part tout va
bien. Les kilomètres s’enchainent à 27km/h de moyenne ce qui
n’est pas mal. Comme les types de vélos, les différences de
niveau font que le groupe se casse à plusieurs reprises.
Je reste avec Bat
et Stefano, on s’amuse à saluer les badauds sur le pas de leur
porte. C’est un événement populaire, certains sont là pour le
sport, d’autres pour le défi. Comme de le faire en trottinette ou
en longboard par exemple. Nous recollerons tout le monde au premier
ravitaillement, même notre star Sam qui le fait en vélo cargo. Puis
nous repartons en se donnant rendez-vous au prochain ravitaillement.
Je pars devant
avec Stef. Nous nous mettons dans un peloton et roulons à plus de
35km/h. Le début de Lille-Hardelot est assez plat, le piège est de
rouler fort dès le début sans penser aux difficultés de la fin.
Ambiance ravitaillement |
Au ravitaillement
suivant tout le monde fait le plein d’eau et de nourriture. Le
soleil est au beau fixe, tout comme l’ambiance. A partir de
maintenant, nous allons commencer à monter et descendre, jusque
Samer avec certaines difficultés qui vont faire souffrir mes
camarades. Je les encourage dans les côtes. Pour l’avoir déjà
réalisé en pignon fixe je sais à quel point cela peut être dur
dans certains raidillons. Samer approche. Certaines côtes ne passent
plus sur le vélo pour eux. Je les attends en haut des collines, en
regardant passer cette caravane de cyclos laissant un trait de musc.
Samer, ultime
ravitaillement avant la mer. C’est la débandade. Les cyclos sont
affamés et assoiffés. L’accès au ravitaillement est compliqué.
Il faut être patient. Une fois que tout le monde est retapé nous
repartons. Le groupe se diffuse. Nous n’étions déjà plus que la
moitié au ravitaillement. Nous voila Enzo et moi devant, suivis de
près par Babar.
Une fois la côte
le Bergerie Impériale avalée, la route se déroule jusque la mer.
Un dernier feu et nous voila devant le panneau Hardelot, où l’on
pose victorieux.
Hardelot la plage credit: Bat Howell |
Nous attendrons
toute l’équipe ici, pour finir ensemble jusque la mer. Tout le
monde est plus ou moins usé mais tous ont un sourire accroché au
visage.
Maintenant c’est
la quête de la friterie pour reprendre des forces avant de repartir
avec Flo. Au passage nous reprenons contact avec Lio qui fait aussi
le retour mais qui était parti très fort en groupe le matin.
Frites et
sandwichs avalés, il est temps de saluer tout le monde, ainsi que la
team Get Lost qui vient d’arriver. Chacun vide ses poches
spontanément pour me donner ses barres de céréales restantes, ce
qui m’aidera beaucoup. Nous retrouvons le groupe du retour, nous
sommes sept et je connais 2 personnes. Les GPS sont consultés pour
le retour, plusieurs chemins pas adaptés à nos pneumatiques nous
font prendre d’autres directions. Le doute s’installe. Nous
roulerons finalement au ressenti et à l’orientation du groupe.
L’allure est bonne et l’ambiance aussi. Emile et Selim trainent
un peu la patte, mais après 160km c’est un peu normal.
Malheureusement
après plusieurs monts, la fatigue aura raison d’eux. Plusieurs
dizaines de kilomètres plus loin, ils prendront le train à St Omer.
Nous voilà à cinq à la recherche de la bonne route. Heureusement
Sébastien semble connaitre son affaire et nous met sur la voie avant
de nous quitter pour retourner chez lui.
Ainsi, à quatre,
vent dans le dos et surs de notre route, nous passons la plaque et
sous l’égide de Philippe, nous roulerons à 35km/h de moyenne
pendant 2h. Philippe, en toute humilité sur son vtt tout suspendu
monté en pneus slicks est impressionnant. Un sacré camarade de
route.
Et voila que Lille
approche, je me surprends à avoir encore autant d’énergie après
presque 300km. Une dernière pause à Merville pour partager un coca
et nos restes de barres céréalières et nous repartons. Les
premiers panneaux Lille se montrent, je suis un peu triste à l’idée
de quitter mes frères de route mais aussi car je sais que cette
belle journée touche à sa fin. On s’embrasse et on encourage ceux
qui roulent encore comme Philippe ou moi. C’est la séparation.
Quelques kilomètres plus loin, j’ai le cœur qui bondit car je
sais que je vais retrouver ceux que j’aime et la maison. Je suis
heureux car cet enchainement s’est passé sans trop de douleur et
je sais ce que je dois corriger. Je suis confiant pour la suite.
Il me reste une
heure de route, je baisse un peu le rythme me disant que je ne suis
pas Philippe, puis finalement j’accélère pour retrouver plus vite
les bras de mon amoureuse.
C’est entre chien et loup que je la
retrouverai. J’ai donc roulé un peu moins de 14h pour 338 km.
De 5h30 à 22h. Avec plein d’amis et de plaisir.
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